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Mode de transmission

La variole est une maladie exclusivement inter-humaine, il n'y a aucun réservoir de virus animale et pas de transmission par les insectes.

Le varioleux est contagieux depuis l'apparition des éruptions cutanées jusqu'à la disparition totale des croûtes.

La porte d'entrée est habituellement les voies respiratoires, même si d'autres voies de contamination sont envisageables. Une première réplication virale a lieu, c'est à dire l'ensemble des processus biochimiques qui se déroulent dans la cellule infectée par le virus et qui ont pour effet de produire de nouvelles unités de ce virus. Ce mode de réplication parasitaire exploite le mécanisme de réplication de l'ADN.

Cette réplication se fait au niveau de l'épithélium des bronches, sans occasionner aucun symptôme. Le virus se diffuse ensuite dans le dispositif réticulo-endothélial et entraîne les premiers signes de la maladie. La première lésion se situe souvent au niveau du pharynx donnant ainsi la possibilité de rediffuser les virus dans l'atmosphère. La peau est atteinte par transfert du virus au niveau des macrophages, cellules appartenant aux globules blancs ( leucocytes ) qui infiltrent les tissus.

Le virus se transmettait donc très facilement d'un sujet infecté vers un sujet sain, le virus pouvait également se propager à l'aide de matériel contaminé ( linge, objets).

La maladie, si elle ne tue pas le patient, est immunisante : toute réinfection par le même virus est impossible pendant de années ( voire durant toute la vie ).

 

Symptômes et complication

La variole débute brutalement après un frisson, une élévation thermique à + 40°C , des vomissements, des douleurs dans la tête et dans la colonne vertébrale. Cette période d'invasion dure environ quatre jours, puis survient une éruption caractéristique de pustules qui envahissent la partie supérieure de la tête, gagne la face, les mains, les bras, le tronc et les membres inférieurs. Chacun de ces éléments, ou pustules varioliques, commence par une tâche rouge sur la peau, la mapule, se transforme en une tâche en relief, la papule, puis, le troisième jour, en une vésicule remplie de liquide clair et dure au touché. Rapidement, le contenu liquide se trouble par suppuration (production et écoulement de pus) : c'est la pustule, dont le centre est déprimé (ombilication). Au moment où l'éruption commence à sortir, les signes généraux diminuent pour reprendre lors de la suppuration.

Après une dizaine de jours, les pustules se dessèchent, dans le même ordre où elles sont apparues, et donnent des croûtes caractéristiques. Les signes généraux disparaissent alors, et une longue convalescence s'installe, car les croûtes mettent longtemps à tomber. En l'absence de traitement , celles-ci laissent des cicatrices déprimées indélébiles qui, au niveau du visage, présentent un aspect gaufré caractéristique.

L'évolution peut-être aggravée de complications dues soit à la localisation du virus sur le système nerveux (encéphalites, myélites) , soit à des surinfections bactériennes respiratoires, cutanées , oculaires, etc. En effet, les pustules varioliques peuvent également être présente à l'intérieur du corps.

La mort survient dans environ 30 % des cas de variole majeure (forme commune) chez les personnes non vaccinées. Parmi les personnes vaccinées, le taux de mortalité chute à environ 3 %. Une variante de cette maladie, la variole mineure, présente un taux de mortalité de moins de 1 %. Ces chiffres proviennent des taux de mortalité enregistrés avant 1972 (année du dernier cas de variole survenue naturellement). De nombreux décès sont causés par les infections bactériennes des lésions. La mort des victimes de variole survient normalement au cours de la deuxième semaine après l'apparition des symptômes.

Propagation du virus par les voies respiratoires

Etape des symptômes de la variole :
 hausse de la température

 vomissements

 apparition de tâches rouges

Evolution des pustules au cours du temps

Cicatrices indélébiles dû à la variole

Diagnostic

La variole peut être dépistée dès l'apparition des symptômes décrits précédemment. Les premiers symptômes de variole (lors des 3 premiers jours) peuvent être confondus avec ceux de la varicelle et d'autres maladies similaires.

Toutefois, dans les cas de varicelle, les lésions sont surtout concentrées sur le tronc, alors que les éruptions dues à la variole sont davantage présentes sur le visage, sur les bras et sur les jambes.

Les symptômes de la variole sont beaucoup plus importants (par ex. une forte fièvre, des douleurs musculaires) que ceux de la varicelle, et toutes les éruptions cutanées dues à la variole évoluent au même rythme. Les lésions se transforment toutes en même temps en papules, puis en vésicules et enfin en pustules. Dans le cas de la varicelle, les éruptions se produisent à des stades divers : sous forme de papules dans certaines régions du corps, sous forme de vésicules ou de pustules dans d'autres, mais les 3 formes peuvent être présentes en même temps.

 

Pour confirmer le diagnostic de la variole, un professionnel de la santé portant des gants et un masque doit prélever un échantillon du liquide à l'intérieur des vésicules ou des pustules, ou une particule de croûte. Le diagnostic peut être rapidement confirmé au laboratoire à l'aide d'un microscope électronique et en faisant une culture du virus présent dans la croûte ou le liquide.

Photo d'un nourrisson atteint de la variole à gauche et de la varicelle à droite

Description scientifique

La variole est une maladie infectueuse aiguë, causée par un virus à ADN, appartenant à la famille des Poxviridae et au genre Orthopoxvirus (polymorphes).

Le virus de la variole ressemble aux autres membres du groupes de la variole ; ses dimensions sont d'environ 200*300 nm. Les particules virales sont en forme de brique lorsqu'on les visualise sur des films secs au microscope éléctronique, mais sont ellipsoïdales lorsqu'on les observe en coupe ultra-mince de cellules infectées. Un virus de variole est formé d'une membrane extérieure ou enduit entourant les corps latéraux, et d'un noyau e nucléoprotéine dense qui contient l'ADN viral associé à une membrane intérieure.

 

Les Poxviridae sont des virus qui se répliquent intégralement dans le cytoplasme. De ce fait, les Poxviridae doivent fournir leur propre machinerie enzymatique pour la synthèse des ARNm et pour la réplication de l'ADN viral.

Entrée

Le virus entre dans le corps en se fixant sur des récepteurs à la surface de la cellule hôte, puis rentre soit par endocytose, soit directement par fusion avec la membrane plasmique. L'enveloppe est perdue, et le reste de la particule virale rentre alors dans le cytoplasme

Phase Précoce

→ Transcription

Après l'entrée du virus, un nombre limité d'ARNm « très précoses » sont transcrits. Evidement, une trancriptase à ARN est nécessaire pour transcrire ces ARNm. Par contre, les polymérases de l'hôte se trouvent à l'intérieur du noyau, ce qui oblige le virus à utiliser une polymérase à ARN dépendante de l'ADN virale. Cette enzyme doit être active directement après l'entrée du virus. Elle doit donc être incorporée dans la particule virale afin de rentrer dans la cellule hôte ensemble avec l'ADN viral. L'ADN génomique purifié d'un Poxvirus n'est pas infectieux, car en l'absence d'une polymérase à ARN virale aucun ARNm viral, ni protéine virale ne peut être produit.

Les ARNm des Poxviridae sont coiffés, methylés et polyadenylés, de la même façon que des ARNm de la cellule hôte. Ces modifications sont également effectuées par les enzymes virales qui, comme la polymérase à ARN virale, sont incorporées dans la particule virale. Jusqu'à présent, aucun ARNm épissé n'a été décrit chez les Poxviridae, ce qui n'est guère étonnant, vu que la « spliceosome » (machinerie d'épissage) se trouve dans la noyau, tandis que les ARNm des Poxviridae sont transcrits dans le cytoplasme.

L'un des ARNm « très précoces » code pour une enzymes de décapsidation qui rend la totalité de l'ADN viral disponible à l'ARN polymérase, et permet a transcription de tous les gènes « précoces ». L'achèvement de la décapsidation par une enzyme qui doit être produite de nouveau chez la cellule infectée est un caractère unique des Poxviridae. Les protéines précoces sont impliquées dans la réplication de l'ADN viral, la transcription et la modification de l'ARN. Un petit nombre de protéines de structure figurent également parmi les gènes précoces.

Phase tardive

 

→Réplication de l'ADN

Chez les Poxviridae, la réplication de l'ADN dépend entièrement des enzymes virales. Son mécanisme est inhabituel, la réplication de l'ADN se fait uniquement à l'intérieur des « usines » de production de virus, qui concentrent les protéines et l'ADN viraux. L'ADN viral n'est pas libéré dans le cytoplasme de la cellule.

→Transcription et traduction

Certaines protéines sont produites pendant toute la phase tardive, tandis que d'autres sont exprimées uniquement au début de cette phase. De plus, la production de certaines protéines précoces se termine dès que la réplication de l'ADN viral se déclenche, tandis que l'expression d'autres protéines précoces continue pendant la phase tardive.

La gestion de l'expression des gènes pendant le cycle de réplications des Poxviridae ne peut donc pas se résumer simplement à un choix entre l'expression précoce et tardive. Etant donné la taille et la complexité des génomes des Poxviridae, la complexité du contrôle de l'expression des gènes chez ces virus n'est guère étonnante


 

Assemblage et Libération

L'assemblage des particules virales a lieu dans le cytoplasme. Les particules virales immatures acquièrent une enveloppe dans le cytoplasme ( c'est à dire en l'absence de bourgeonnement à travers une membrane cellulaire). Le mécanisme impliqué dans ce processus n'est pas précisément compris, mais il semble que la capside virale est en quelque sorte « enrobée » par des membranes cellulaires. Un modèle plus ancien, proposant que des lipides formant l'enveloppe étaient synthétisées de nouveau par le virus à partir des lipides n'est pas exacte.

Les particules enveloppées viennent à maturation progressivement, et le plus souvent sont libérées par la désintégration de la cellule infectée. La libération par bourgeonnement est également possible, et dans ce cas, les particules bourgeonnées possèdent une double enveloppe. Le mécanisme de libération des particules virales dépend de la nature de la cellule hôte, et les deux types de particule virale mature sont infectieux.

La variole entre, se développe et se propage donc ainsi dans le corps de l'individu malade. 

Virus de la variole sous forme ovoïde

Représentation d'un virus à ADN

Schéma représentant les séquences des événements de la pénétration et du développement des virus de la variole

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